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Étude du Conseil National de Productivité : la France se trouve face à la nécessité de définir des orientations cruciales si elle souhaite dynamiser sa productivité et renforcer sa position concurrentielle.

Jeudi 24 Avril 2025

Le Conseil national de la productivité (CNP) a rendu public récemment son étude intitulée "Un monde en mutation – Productivité, compétitivité et transition numérique", qui met en évidence les défis et les atouts pour l'économie française. Dans un environnement de transformations structurelles qui s'accélèrent, ce document examine trois aspects fondamentaux : l'évolution de la productivité, la compétitivité du pays par rapport aux autres, et les répercussions des nouvelles technologies sur la croissance.

Créé en 2018, le CNP, dirigé par Natacha Valla et basé chez France Stratégie, a pour rôle de conseiller le gouvernement concernant les politiques économiques liées à la productivité, d'évaluer leurs conséquences et de nourrir le débat public. À travers ce cinquième rapport, il propose une interprétation des mutations en cours, souvent partagées entre objectifs à court terme et nécessités structurelles de long terme.

Étude du Conseil National de Productivité : la France se trouve face à la nécessité de définir des orientations cruciales si elle souhaite dynamiser sa productivité et renforcer sa position concurrentielle.

La baisse de la productivité : un enjeu à relever

L'écart du niveau de la productivité du travail par personne par rapport à sa trajectoire pré-Covid est estimé à 5,9 %. Cette faiblesse apparente ne doit pas être vue comme un signe de stagnation économique, elle provient surtout d'un marché du travail dynamique, illustré par la création d'emplois. Pour les employés, ce phénomène s'est manifesté par une amélioration du pouvoir d'achat, mais cette diminution suscite des préoccupations concernant la durabilité de la croissance.

Les analyses du CNP révèlent que deux tiers du ralentissement de la productivité par rapport à la tendance pré-Covid peuvent s'expliquer par des facteurs temporaires : apprentissage, maintien de l'emploi dans des secteurs confrontés à une diminution temporaire de leur activité, effets de composition de la main-d'œuvre (proportion plus importante d'emplois moins qualifiés). Le tiers restant, plus structurel, fait apparaître un potentiel affaiblissement du rythme de productivité, que l'on retrouve dans d'autres nations européennes. À plus long terme, cette dynamique pourrait poser problème si elle n'est pas accompagnée d'un surplus d'investissement et de transformation productive. La progression de l'emploi ne peut pas, à elle seule, garantir la pérennité de la croissance économique.

Un renforcement fragile de la compétitivité en comparaison européenne

Dans le domaine de la compétitivité, les indicateurs récents montrent une certaine amélioration, en particulier dans l'industrie manufacturière. En 2023, la réduction du déficit commercial de la France s'est accompagnée d'un rétablissement de ses parts de marché à l'exportation. La diminution relative des coûts salariaux par rapport à l'Allemagne est un des éléments moteurs. Néanmoins, cette évolution reste précaire.

D'une part, les coûts salariaux français demeurent globalement supérieurs à la moyenne de la zone euro, surtout par rapport à des pays comme l'Espagne ou l'Italie. D'autre part, les augmentations de coûts dans les services aux entreprises et le transport de marchandises – des intrants essentiels pour l'industrie – pourraient rapidement remettre en question les gains observés. La compétitivité hors prix reste un défi, les produits intermédiaires, d'investissement et de consommation français étant souvent considérés comme trop coûteux par rapport à leur qualité. Si ces coûts continuent d'augmenter, les efforts pour renforcer la compétitivité-prix risquent d'être compromis.

Face à ces observations, la France est confrontée à des choix stratégiques. Deux voies principales se présentent :

Miser sur l'innovation pour améliorer la productivité et renforcer la compétitivité hors prix ;

Maîtriser les coûts salariaux pour préserver sa compétitivité sur les marchés internationaux.

Un impact différé mais potentiellement décisif des technologies numériques

Enfin, le rapport revient sur le rôle encore incertain des technologies numériques : l'IA, en particulier la GenAI, ainsi que la robotique, dans l'évolution de la productivité. Si leur impact global reste, pour l'instant, modeste dans les statistiques agrégées, plusieurs éléments laissent penser qu'une accélération est possible. À condition toutefois d'une diffusion plus large dans les secteurs à forte intensité de main-d'œuvre et d'une progression des compétences des travailleurs.

Or, la France, comme l'UE, accuse un retard notable par rapport aux États-Unis en matière d'investissement technologique. Ce manque d'effort, s'il n'est pas rapidement compensé, pourrait avoir des conséquences durables sur la croissance potentielle. Le rapport Draghi (2024), qui appelle à un cadre européen renforcé pour stimuler la compétitivité par l'innovation, souligne cette urgence.

La France peut-elle combler ce retard ? Une stratégie d'investissement soutenue dans le numérique, soutenue à la fois par les politiques industrielles nationales et les instruments européens, pourrait être l'un des moyens les plus efficaces pour concilier productivité, emploi et souveraineté économique.

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