Jeudi 24 Avril 2025
Bien qu'elles aient déjà obtenu des résultats concrets, les entreprises françaises ont du mal à développer l'utilisation de l'IA générative à grande échelle. Le nouveau rapport "Le ROI radical de l'IA générative" de Snowflake met en évidence un rendement mesurable, mais des investissements budgétaires encore limités.
L'étude, réalisée par Enterprise Strategy Group (ESG) pour Snowflake, s'appuie sur les réponses de 1 900 décideurs et responsables IT dans neuf pays, dont la France. Elle révèle une tendance générale à l'adoption de la GenAI, stimulée par des premiers résultats considérés comme positifs. Ainsi, 92 % des entreprises dites pionnières estiment que leurs projets d'IA générative ont été profitables, avec un retour sur investissement moyen de 41 %.
Les applications sont diverses : 70 % des personnes interrogées déclarent l'utiliser dans les opérations informatiques, 65 % en cybersécurité, 56 % dans le support client et 44 % dans le marketing. Plus de la moitié (55 %) donnent la priorité aux solutions destinées aux employés pour améliorer leur efficacité et 88 % constatent déjà des gains significatifs de productivité.
Sur le plan technologique, les stratégies se renforcent : 96 % des entreprises pionnières affirment former, adapter ou enrichir leurs propres modèles de langage, et 59 % prévoient d'en déployer au moins trois d'ici un an. Cette évolution s'accompagne d'une complexité croissante : 64 % font état de difficultés à intégrer les données entre les silos, et seuls 11 % estiment que leurs données non structurées sont prêtes à être exploitées par l'IA.
Une dynamique plus prudente en France
Dans ce contexte mondial favorable, la France affiche un profil plus mesuré. 41 % des entreprises françaises ont lancé des applications, un chiffre légèrement supérieur à la moyenne mondiale (36 %), mais qui reflète une phase encore expérimentale. Le ROI moyen déclaré s'établit à 31 %, et seules 9 % des entreprises prévoient d'allouer plus de 25 % de leur budget technologique à l'IA générative, contre 25 % dans le reste du monde.
L'utilisation des outils avancés est également moins répandue :
Un vecteur d'innovation reconnu mais sous-estimé
Malgré cette approche précautionneuse, les entreprises françaises ne remettent pas en question le potentiel de la GenAI : 91 % d'entre elles estiment qu'elle renforce leur capacité d'innovation, un taux supérieur à la moyenne mondiale (84 %).
Paradoxalement, les défis techniques sont perçus comme moins contraignants : 33 % évoquent un manque de diversité dans les données non structurées (contre 42 % à l'international), et 42 % citent les silos de données comme un obstacle, contre 64 % dans les autres pays. Cette situation peut s'expliquer par la faible ampleur des projets actuellement menés, mais elle pourrait évoluer rapidement avec une intensification des usages.
Développer à grande échelle : un impératif stratégique
Pour ne pas prendre de retard dans la course à l'IA générative, les entreprises françaises sont désormais confrontées à une équation stratégique : industrialiser les usages, développer les compétences, et investir davantage. Thomas Gourand, VP & Country Manager France de Snowflake, cite à titre d'exemple le distributeur ManoMano :
"Notre client ManoMano, par exemple, a déjà vu 80% de ses cas d'utilisation de l'IA passer en production et l'intelligence artificielle est présente sur 85% du parcours utilisateur sur nos plateformes, preuve évidente qu'au-delà de l'innovation, l'IA générative a déjà un impact mesurable et critique pour l'entreprise".
L'exploitation des données non structurées, la maturation des modèles propriétaires, la gestion et la sécurité autour des agents autonomes constituent autant de projets à mener pour intégrer durablement l'IA générative dans les processus métiers des entreprises françaises.
